Menu
Libération
Portrait

Brut de décoffrage

Article réservé aux abonnés
Thomas Clay, 25 ans, anglais, réalisateur du violent «The Great Ectasy of Robert Carmichael».
publié le 19 mai 2005 à 2h14

A le voir arriver, on se dit qu'il ressemble à Charles Manson, le chef de bande psychopathe et assassin (de Sharon Tate, entre autres). En réalité, Thomas Clay est juste un grand type barbu à lunettes et en sandalettes. Mais voilà, il est aussi l'auteur d'un des films les plus controversés cette année sur la Croisette, l'histoire d'un trio d'ados britanniques qui se défoncent à la cocaïne et au viol collectif (Libération de mardi). «Je sais que ça n'est pas un film pour tout le monde, dit, placide, le jeune homme au très fort accent cockney. Mais mon propos n'est pas gratuit. Il s'agissait d'interroger la violence, de se demander comment un individu peut arriver à un déchaînement pareil... La violence collective et historique, notamment celle de la société capitaliste occidentale, est l'une des pistes suggérées.»

The Great Ecstasy... a été tourné en six semaines à Newhaven, port de la côte sud de l'Angleterre : «Un des aspects intéressants de la ville est son rapport à l'industrie de la pêche. Les gens tâchent encore de résister aux conglomérats, prolongent une culture. Sa population est socialement diversifiée et sa géographie très intéressante, avec des paysages sublimes qui côtoient la décrépitude urbaine.» Conscient d'avoir imaginé des personnages pour le moins délicats à jouer, il a mis cinq mois à trouver ses interprètes principaux, a fait venir un psy sur le tournage ­ «Il nous a conseillés sur la manière de procéder avec les jeunes et certains l'ont consulté.»

C'est le