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Libération
Critique

La Palestine en première ligne.

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publié le 20 mai 2005 à 2h14

Cannes avait «bloqué» le nouveau brûlot d'Avi Mograbi dès le mois de novembre, s'en réservant l'exclusivité sur Berlin, Venise. Cela souligne que la Sélection officielle est désormais aux aguets de tout ce qui, du côté du documentaire, relève du subjectif (la leçon Moore aura porté ses fruits), mais aussi la place toute récente qu'occupe l'Israélien Avi Mograbi. Ses vidéos ont longtemps circulé de façon un peu souterraine avant, actualité aidant, que le cinéaste ne commence à être reconnu comme poil à gratter, grande gueule professionnelle l'ouvrant sur tout ce qui, avec la politique de Sharon, fait problème.

Des films comme Août (2002), Happy birthday Mr Mograbi ou Comment j'ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon (1997) tiennent désormais, pour l'intelligentsia israélienne, d'autoportraits au vitriol : l'effarement, le burlesque, la colère et l'hystérie s'y mêlent pour dessiner la place impossible d'une pensée qui défend les Palestiniens depuis Israël.

Hémorragie. Les films de Mograbi ressemblent à des journaux intimes, la caméra immuablement posée sur le bureau, cadrant tout à la fois le visage bouboule du cinéaste bientôt quinquagénaire, le téléphone depuis lequel il communique avec l'autre et une télévision diffusant une hémorragie d'images d'actualité en provenance de partout. Ces images sont encore présentes dans ce nouveau film, et il y a peu de raisons que cela ne change tant la situation politique au Moyen-Orient ne donne pas spécialement des signes d'é