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Libération
Critique

Wenders bat de l'aile.

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publié le 20 mai 2005 à 2h14

La vie n'est parfois qu'une suite de mauvaises idées. Par exemple quitter, sur le coup de 7 heures du mat', la meilleure fête de Cannes (40 personnes dans un appartement ravioli, pas de vigiles, pas de connards en noeud pap', une musique géniale, il suffisait d'y penser) pour aller voir le film de Wim Wenders, ça n'est pas exactement ce que l'on appelle une bonne idée.

Gloire usée. WW... Même ceux (personnellement nous en fûmes) qui l'adulèrent tout au long des années 80, aptes à réciter de mémoire le monologue de Nastassja Kinski dans Paris, Texas, prêts à vendre des photos de leur petite soeur pour une copie des Ailes du désir, savent, pour en avoir fait les frais, que le cinéaste aurait, comme qui dirait, perdu la main. Sa génération (Jarmusch, Egoyan...) n'est pas particulièrement fringante, mais là, on aurait voulu y croire. Parce qu'on a des faiblesses pour le binôme Wenders-Shepard, vingt ans après Paris, Texas. Revoir à l'image, aux côtés de sa Jessica Lange, le scénariste-acteur-écrivain post-beat, titillait une corde nostalgique, façon Fool for Love.

On a eu tort : Don't Come Knocking est tout simplement inepte. La première partie, sur un acteur ingérable, gloire usée de la série B, quittant sans prévenir le plateau d'un film et une roulotte pleine de putes et de coke pour aller jouer ce qui lui reste de neurones à Las Vegas, ne ressemble pas à grand-chose sinon à la décoration d'un flipper au moment du tilt. Mais ce n'est rien à côté de ce que Wenders, en pleine aut