Il fait partie des gens pour qui le Festival de Cannes est une escale routinière : le Carlton, un bureau et la montée des marches, une habitude. En début de festival, Francis Boespflug, directeur français de Warner France, a fait l'ascension du tapis rouge en service commandé pour la présentation de Kiss Kiss Bang Bang, seul film de la major américaine figurant cette année dans la sélection officielle. Le reste du temps, il a eu le loisir, dit-il en plaisantant, de «faire body guard de Fabienne Vonnier», sa femme, productrice-distributrice à l'enseigne de Pyramide, qui, elle, «avait sept films sur la Croisette».
Couple allégorique. A eux deux, ils marient les inconciliables du cinéma, tels qu'on se plaît à les opposer dans l'Hexagone : la boîte indépendante et le tentacule d'Hollywood. Boespflug n'oublie jamais d'exhiber ce paradoxe, pour le plaisir de lui tordre le cou. Elle et lui, même combat, répète-t-il à l'envi. En dépit de leurs étiquettes antagonistes, ils n'ont jamais divergé de leur commun engagement en faveur du cinéma français, depuis leur première rencontre autour d'un écran art et essai strasbourgeois, jusqu'aux plus récents développements de leur carrière : la production polémique d'Un long dimanche de fiançailles pour lui, la présentation, en sélection officielle, du Filmeur de Cavalier et de Peindre ou faire l'amour des frères Larrieu pour elle.
Provinciaux tous les deux, c'est d'ailleurs longtemps côte à côte qu'ils ont escaladé les strates et les chicanes d'