Première femme à prendre les rênes du Centre national du cinéma (CNC) depuis la création de cet organisme en 1947, Catherine Colonna (49 ans) ne les aura pas tenues longtemps : nommée en septembre 2004, elle en est partie vendredi pour intégrer le gouvernement de Dominique de Villepin en tant que ministre déléguée aux Affaires européennes. Rien d'une sanction donc, dans ce départ précipité, qui exprime plutôt la confirmation de ses compétences et le rappel de la confiance présidentielle : Catherine Colonna (venue des Affaires étrangères) se l'est acquise en exerçant pendant presque dix ans les fonctions de porte-parole de l'Elysée.
Moins experte dans le domaine cinématographique qu'en matière politique et internationale, et moins à l'aise «à l'oral», face à une salle publique, qu'on ne s'y serait attendu, Catherine Colonna ne semblait pourtant pas avoir eu de mal à affirmer son efficacité rue de Lübeck, à la direction du CNC, tant face aux professionnels du secteur que vis-à-vis de ses collaborateurs. Ceux-ci espéraient la garder «jusqu'à au moins 2007», malgré des rumeurs l'ayant déjà donnée partante pour la présidence de France Télévisions. La brusque accélération de sa carrière laisse le Centre décapité.
Naguère encore, la succession de David Kessler (prédécesseur de Catherine Colonna au CNC) passait pour avoir excité diverses candidatures notables, dont celle de Roc-Olivier Maistre, alors conseiller «culture» à l'Elysée (où il continuerait à s'occuper, du «culte», sic). Le