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Le Méliès renaît multiplexe

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En 2007, agrandi, le cinéma de Montreuil ambitionne de devenir un pôle de l'art et essai en France.
publié le 8 juin 2005 à 2h32

En posant samedi la première pierre du Centre dramatique national de Montreuil, Jean-Pierre Brard, député-maire apparenté communiste, a également donné le feu vert au plus ambitieux cinéma d'art et essai de France. Là, face à la mairie, sera construit le nouveau Méliès : six salles, 1 200 fauteuils, soit un «multisalles art et essai» destiné à diffuser des films de qualité, ce que son directeur, Stéphane Goudet, nomme «le Méliès en version longue».

Le Méliès existe déjà, salle «municipalisée» début 2002, avec l'arrivée à sa «direction-programmation» de Stéphane Goudet, 34 ans, ancien critique (à Positif), spécialiste de Tati, enseignant le cinéma à la fac (Sorbonne). Quand il se propose pour le Méliès, à mi-temps (en tandem avec Serge Fendrikoff), Goudet hérite d'un bon cinéma de banlieue, avec ses habitués, sa programmation exigeante, ses trois salles et ses 500 places. Il se démène, multipliant rétrospectives, animations, débats, rencontres, avant-premières avec des cinéastes. Et fait monter la fréquentation : + 27 % la première année, + 38 % la seconde. Il avoue bénéficier de «facteurs favorables» : une fréquentation plutôt à la hausse en France et des changements sociologiques importants dans la ville, qui accueille depuis dix ans une population relativement aisée et avide de culture (certains crient à la «boboïsation de Montreuil»). Le dynamisme du Méliès porte un chiffre : 215 000 spectateurs en 2004.

Recul. Si la municipalité reconnaît le phénomène, elle se montre deman