Sin City est demeuré, comme la BD en général, sous-culture préfigurant celle du story-board, mais pas mal. A condition de ne se soucier ni de l'intrigue, ni du fascisme de fond («Et si j'avais tort...», doute le héros à son centième massacre, «il faut être sûr de tuer les bons méchants»), on regarde les trois courts métrages de la «Ville du Mal», emboîtés à la Kill Fiction.
Deux raisons à cette complaisance : le maniérisme noir et blanc incrusté de couleur fluo à la Captain Sky récent, en reprint de Rumble Fish qui copiait Jacques Tati (Jour de fête) ; et la distribution sans compter le cul. Une séquence zonarde focalise en effet les fesses d'une bande de putes tueuses, dont celle de l'affiche. Les acteurs sont Clive Owen, Mickey Rourke, Bruce Willis, Benicio Del Toro. Ce dernier disqualifié en tocard méconnaissable (il se fait enfoncer la figure dans les cabinets sans avoir «tiré la chasse» et une culasse de flingue dedans [la figure]), reste ? Un brelan d'as.
Jeff Goldblum mâtiné de Bill Pullman, Clive Owen, en pleine starisation après avoir humilié Jude Law et Julia Roberts dans Closer, est un chouchou maison depuis 1998 et le film noir Croupier, et le nouveau James Bond impec. Bruce Willis, impérial, sauve son épisode pédérastique et cardiaque du grotesque vieux garçon inhérent à la tarantinouillerie. Mickey Rourke plane au-delà du film, nullité crasse incluse; comme d'ordinaire depuis qu'il est revenu de tout de lui-même, saccagé aux stéroïdes et botox, et des âne