Eté 2003, la canicule plombe l'Europe. Le Yorkshire, dans le nord de l'Angleterre, n'a jamais eu aussi chaud. S'y tourne un film se dévêtant peu à peu de toutes ses peaux, My Summer of Love, qui va se révéler le plus bel effet de la chaleur.
Mona, 16 ans, vit seule avec son frère aîné, Born again Christian et ex-alcoolique. Entre ses aventures éphémères et les crises mystiques du frère, elle est perdue. Et se raccroche à sa rencontre avec Tamsin, jeune fille de bonne famille vivant dans un manoir, musicienne et cavalière. Tout lui semble facile, alors que pour Mona tout est compliqué. La fascination est mutuelle, mais très trouble.
Pawel Pawlikowski se trompe parfois, cherche, revient en arrière, mais il y a une chose qu'il connaît sur le bout des doigts, ce sont les acteurs. Obnubilé par les visages et les corps qu'il traite comme des paysages, jouant sur l'interaction entre la nature et les acteurs, il compose son film comme une mosaïque de sentiments, de fragments de peaux, de bouts de terre. Le cinéaste connaît aussi les évangélistes, observés lors d'un documentaire où un prêtre fou de Dieu cherchait à planter une immense croix de bois au sommet d'une colline.
Dans My Summer of Love, on sent que tout est vrai, la guerre des filles comme celle de religion. Ces combats sont passés mais le cinéaste réactive leurs traces en urgence, filmant le Yorkshire comme un monde de croyances et de luttes, faisant coexister la passion et la foi dans un paysage rendu sans espoir. Le déchire