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Libération
Critique

Bollywood light.

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«Swades», comédie musicale indienne mâtinée de social.
publié le 29 juin 2005 à 2h47

Saris multicolores, scénarios à l'eau de rose et mélodies sucrées, voilà l'ordinaire des films indiens. A priori, Swades se présente comme un digne représentant de ce cinéma bollywoodien, avec tous ses canons : la longueur un tantinet excessive, l'alternance de comédie et de mélodrame, un Indian lover irrésistible (Shah Rukh Khan, le Tom Cruise de Bombay), une actrice belle à se damner (la débutante Gayatri Joshi, ex-mannequin comme beaucoup de ses collègues), et une séquence chantée-dansée toutes les vingt minutes. Pourtant, avec Swades, c'est comme si le néoréalisme s'invitait dans l'univers enchanté de Bollywood. L'essentiel de l'action se déroule dans un modeste village, et le film aborde sans khôl des thèmes aussi peu glamour que la pauvreté dans les campagnes, l'intolérance des castes supérieures, la condition féminine rétrograde et l'illettrisme.

Ex-acteur. Cette combinaison harmonieuse de divertissement et de message social est l'oeuvre d'un pur produit de Bollywood. Ashutosh Gowariker, 40 ans, a fait ses débuts comme acteur dans les années 80, qui lui ont assuré une petite notoriété mais pas le statut d'idole à la Shah Rukh Khan. Sans regrets : «Etre acteur en Inde, c'est vraiment difficile», dit le réalisateur, en visite promotionnelle à Paris, après une escale à Amsterdam où étaient remis cette année les «oscars» du cinéma indien (1). «Il faut non seulement savoir jouer, mais aussi bien danser, être crédible dans les scènes d'action, être à l'aise dans tous les spo