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Libération

Festin au Festival de La Rochelle.

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En l'espace de dix jours, pas loin de 150 films répartis entre sept programmes.
publié le 29 juin 2005 à 2h47

Difficile de faire plus dense que le programme du 33e Festival international du film de La Rochelle. A croire que les deux meneuses de revue, Prune Engler et Sylvie Pras, ignorent tout des agréments proposés au même moment par la cité : terrasses ombragées sur le port, remparts avec vue sur le lointain, quelques bons restaurants, la plage.

Qu'on en juge : quatorze films avec Anna Karina, la fiancée de la Nouvelle Vague, dont cinq de celui qui l'épousa bel et bien, Jean-Luc Godard, et quinze avec Liv Ullmann, la Norvégienne que Bergman fit star. On pourra ainsi tricoter son agenda personnel avec deux des plus originales filmographies de comédienne de ces quarante dernières années ; sans compter la rétrospective en onze films consacrée à Louise Brooks, disparue voici vingt ans, qui mérite mieux que de n'être connue que pour sa célèbre coupe de cheveux. Au total, une cinquantaine de films qui pourrait permettre l'écriture d'une thèse bienvenue sur la «politique des actrices».

Le cinéphile auquel l'appétit vient en mangeant se devra aussi de revoir les dix films du Cambodgien Rithy Panh, dont la Terre des âmes errantes ou S-21, la machine de mort Khmère rouge, et les neuf du Sénégalais Ousmane Sembene, notamment ses oeuvres initiales, la Noire de... et le Mandat, qui furent les premiers films africains, fondateurs d'une sacrée descendance même si elle demeure fragile. Et une découverte : Pawel Pawlikowski, Polonais d'Angleterre (Libération du 22 juin), est à 48 ans l'un des cinéas