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Libération

Tournage. Depardieu, bal à fond.

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Il joue un chanteur de seconde zone, sous la houlette de Xavier Giannoli et aux côtés de Mathieu Amalric et Cécile de France.
publié le 29 juin 2005 à 2h47

Des anonymes starifiés, la télé-réalité fait ses choux gras, et Xavier Giannoli, le thème de son troisième long métrage. Toutefois, le réalisateur y ajoute en écho l'hypothèse d'une star à la reconquête de sa virginité. Depuis dix ans, l'auteur des Corps impatients voulait filmer l'histoire d'un chanteur de bal. En demandant à Gérard Depardieu de l'incarner, il résout une double équation : tourner une fiction documentaire avec une légende du grand écran. «Tous les films français aujourd'hui se ressemblent, même moi, je me ressemble», dit Depardieu, 56 ans, au bord d'un parquet de danse. Veste blanche, chemise et boots noirs, l'acteur aux cent soixante films y échappera-t-il cette fois ? Dans cette production à 7,3 millions d'euros (coproduction Europa et Rectangle Productions à qui l'on doit Clean d'Assayas et, prochainement, Palais royal de Valérie Lemercier), il incarne Alain Moreau.

«Magie»

Rigolard, en pleine forme malgré une douleur au genou, il régale le plateau d'anecdotes. Il se souvient des parquets de Châteauroux. Mais, à l'époque, il était trop embarrassé pour y danser. Les bals, en province, c'est encore là que les divorcés tentent, la quarantaine passée, à nouveau leur chance. Une centaine de figurants en vestes et robes du soir se placent sur le parquet. Sur scène, Gérard Depardieu, accompagné par l'orchestre d'Alain Chanone, star du Puy-de-Dôme, achève un vieux rock 'n roll. «La magie du bal, dit-il, c'est la société des gens simples. Je me rappelle avoir traversé des