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Libération

«L'Amour aux trousses» & «Cursed»

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par BAYON
publié le 6 juillet 2005 à 2h53

A la faveur des temps morts de Cursed (entre des morts de temps en temps), on note que les bips électroniques de déverrouillage automobiles font des couinements animaux.

Les autres bruits bestiaux sont plus ordinaires : grouinements invisibles, abois (de chiens ­ qui font aussi des bips quand ils ont peur), beuglements et craquements ­ de loups-garous.

C'est le sujet. Comme il y a des films de prison, d'aliens, de casse ou de campus, il y a le navet de lycaon. En général très bête, le genre qui vise à faire peur pour rire touche ici ses limites. Le grotesque d'une part, consubstantiel au Grand-Guignol ; et l'ennui, inhérent à la distanciation.

Un accident, par exemple, principale action de Cursed («damné»), survient sur Mulholland Drive ­ vu ? Ah, d'accord...

Le gros atout public du film semble Christina Ricci, à la cotée beauté boudin. Yeux poissonneux, gros front blanc, l'actrice qui n'a pas épongé Gallo (c'était Chloe Sevigny ­ et Ricci, Buffalo 66) pratique ici une pipe de doigt rouge.

Elle et son frère (pris pour un fellateur par un gay) ont été tous trois (avec le chien Zipper) sucés à fond par un garou branché. L'angoisse les tenaille, la lycanthropie monte en eux, qu'ils manifestent en remuant et criaillant à l'écran. Le spectateur, averti, ne s'en formalise pas.

Lorsque le raffut de la grande chienne du 2 finit par tirer la voisine cinéphile du repos, trop tard : la Bête gît, deux fois ; une fois «la cervelle répandue», l'autre décollée à la bêche.

Et depuis quand, est-ce