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Libération
Portrait

Nabab en marge

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A l'affiche. Producteur autodidacte et play-boy millionnaire, Bob Evans a fait découvrir Coppola, Polanski ou Frankenheimer. Un docu captivant, «The Kid Stays in the Picture», retrace sa vie fêlée.
publié le 6 juillet 2005 à 2h53

Il y a cette histoire drôle. Un matin, Chirac, amené à visiter une usine, demande au PDG s'il peut rencontrer l'employé Bidule. Les deux hommes s'embrassent chaleureusement. Chirac parti, le PDG prend Bidule à part et lui demande s'il en a encore beaucoup des comme ça. Oui, il fréquente aussi Blair, Bush... Et serait même à tu et à toi avec le pape. Voulant en avoir le coeur net, le PDG emmène Bidule au Vatican et là, devant une place noire de monde, l'employé Bidule apparaît à la fenêtre à côté du Saint-Père. Ensemble, ils saluent une foule en délire, le PDG est déjà sans voix, quand un gus en extase lui demande avec tout le sérieux du monde qui est le vieux mec en blanc à côté de Bidule !

Cette histoire est un peu celle de The Kid Stays in the Picture. Le film démarre sur une série de photos : chaque fois on aperçoit le même homme, un beau gosse un peu dans le style de Robert Wagner mais en plus bronzé, portant lunettes cerclées, cheveux mi-longs, et à qui une fine lèvre supérieure retroussée donne un air arrogant et ambitieux. A ses côtés, on reconnaît tour à tour Jack Nicholson, Dustin Hoffman, Francis Ford Coppola. Ou un gros avec un cigare, qui n'est rien moins que Henry Kissinger. L'inconnu à côté d'eux, c'est Evans. Robert Evans. Ce nom ne vous dit encore rien ? Dans une heure et demie, quand The Kid Stays in the Picture se refermera, c'est calmement que vous repenserez à ces photos : «C'est qui ceux-là, à côté d'Evans ?»

Un parfait gigolo

Evans est né beau. C'est un garçon de la bourge