Nul besoin d'être fortiche en géopolitique pour observer que toute adaptation de l'immarcescible roman de HG Welles la Guerre des mondes (1898) ne présage jamais rien de bon quant à l'état de santé planétaire.
Cauchemar. Lorsque le lundi 30 octobre 1938, Orson Wells entonne son scénario catastrophe sur les ondes de CBS, le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale n'est qu'une question de mois. Quinze ans après, l'oublié Byron Haskin signe une honnête transposition cinématographique (madeleine des Dossiers de l'écran), sur fond de guerre froide à une époque, antérieure à E.T. et Rencontres du troisième type, où toute allégorie extra-terrestre ne s'envisage encore que sous un angle belliqueux.
Voici maintenant la version 2005, telle qu'envisagée par le marchand de rêve hollywoodien Steven Spielberg, sur fond nauséeux de 11 Septembre et d'expédition punitive en Irak, qui n'ont pas fini de tarabuster la psyché américaine. Du reste, c'est là, au pire du cauchemar, le meilleur de la Guerre des mondes. Quand le film sort de l'archétype du blockbuster qui joue au yo-yo entre brusques (et prévisibles) montées d'adrénaline et baisses de tensions éclairantes sur le tourment des protagonistes. Il baisse alors délibérément la garde pour ressasser l'hébétude d'une société d'autant plus mortifiée qu'elle se croyait invincible.
Dès lors, il faut bien confesser un plaisir maso au spectacle des millions de dollars claqués pour montrer un exode qui compilerait la chute des tours, le naufrage