En 1960, Claudia Cardinale tourne la Fille à la valise, sous la direction de Valerio Zurlini. Elle a 21 ans, arrive de Tunisie et rencontre d’emblée l’un de ses plus beaux rôles. Le cinéaste, lui, réalise un chef-d’oeuvre qui reste, par sa virtuosité et ses audaces, une des oeuvres majeures d’un cinéma italien qui vit son âge d’or. La version restaurée, qui sort en salles, rend un juste hommage à la profondeur d’un noir et blanc tout en subtilités et en émotions. Rencontrée près de son quartier du Marais, à Paris, Claudia Cardinale se souvient d’une «époque bénie».
Fiancée de l'Italie. «Zurlini était un grand bonhomme, et c'est avec ce film que je suis devenue la fiancée de l'Italie. Je venais de commencer, j'avais un contrat très contraignant avec mon premier imprésario, un dur, et je tournais quatre films par an. C'était un peu la situation du film, où je suis ligotée entre les mains de Gian Maria Volonte. Mais Valerio me voulait et a choisi le moment du tournage de la Fille à la valise pour que je puisse me libérer. Il m'a présenté mon alter ego masculin, c'était un gamin ! Jacques Perrin, qu'il avait repéré à Paris au théâtre, avait 18 ans. Il en paraissait 15.
Gentleman. «Zurlini aimait ses acteurs d'une façon passionnelle. Il m'a tout montré, il mimait pour moi les gestes et les expressions, il faisait le clown. Quand je l'ai rencontré, j'étais encore sauvage, timide, j'arrivais de Tunisie et j'avais eu des expériences très dures avec les hommes. Je m'en méfiais. Il fut