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Libération

Le malheur au microscope.

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Les Rencontres internationales de cinéma de Paris viennent d'avoir lieu au Forum des images.
publié le 13 juillet 2005 à 2h58

L'été aiguise les sens. Les trois femmes de How The Garcia Girls Spent Their Summer, réalisé par l'Américaine Georgina Garcia Riedel, le découvrent par hasard. La grand-mère se met en tête d'apprendre à conduire, guidée par son jardinier aux mains rugueuses. Sa fille, employée dans une boucherie, discourt des heures à la laverie avec ses copines. Sa petite-fille, en pleine adolescence, fait ses premières virées dans le désert avec ses camarades de classe. Comment être une femme épanouie dans une société rigide où les conventions sociales semblent tenir les murs ?

Issue de la communauté hispanophone, Georgina Garcia Riedel y répond en filmant l'environnement de ses trois personnages, soit un village paumé dans l'Arizona, qu'une chaleur atroce assomme dès l'aube. Les façades, rues désertes et monuments publics qui constituent le cadre incarnent l'immobilisme quand les femmes sont des fêlures. Elles vont et viennent sur les trottoirs figés par le soleil. Par elles, l'ensemble de la communauté vacille : leur désir est un grain de sable dans la machine sociale.

Présenté dans la sélection officielle des Rencontres internationales de cinéma de Paris qui se sont tenues au Forum des images du 1er au 10 juillet, How The Garcia Girls Spent Their Summer est un premier film subtilement construit où les valeurs morales, socles du pouvoir des hommes, se heurtent à l'émancipation des femmes. La réalisatrice aborde cette confrontation à la manière d'une naturaliste, sans jugement ni a priori.