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Libération

«Seule la mort peut m'arrêter» & «Profession Profiler».

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par BAYON
publié le 13 juillet 2005 à 2h58

Une belle scène de Seule la mort peut m'arrêter (tout le film baignant dans une beauté morne à la Young Adam, pour l'anglicité, croisé de Cas Alzheimer, pour le spleen tueur) est celle de «la coupe» : le héros s'assied clodo hirsute, et, un froissement de blouse plus loin, se relève 007 ­ 006 serait plus juste, il sera opérationnel dès cette année. C'est Clive Owen, dont le réalisateur de Get Carter est mordu depuis huit ans (Croupier exactement, bijou de film noir piqué à la boutonnière de ce quotidien).

I'll Sleep When I'm Dead («Mort, je dormirai») est une tragédie truande homosexuelle (pléonasme) à quatre coups. Un coup de feu, dans la tronche d'une salope (Malcolm «If» McDowell) ; un coup au cul : le viol agréable d'un Presley rosbif dans des pneus (Jonathan Rhys-Myers ­ photo) ; un coup au cou, suicidaire ; et un coup de foudre ­ le ravissement viril susdit.

A l'homosexualité régnante (que relève le personnage indifférencié de Rampling), le drame ajoute la fraternité pour faire bonne mesure. Caïn cherche Abel, déjà tué... Monte-Cristo de province anglaise cafardeuse, Seule la mort reprend l'affaire à Get Carter. Le héros est un revenant. Y a-t-il une vie après la vie du frère ?

L'ombre de réponse est filmée à peindre, en détrempe d'embruns murés, maisons à briques, docks fantômes... ­ naturalisme filé à l'anglaise comme on aime, éloge de la déréliction absolument pas melvillien, contrairement à ce qui a pu s'en écrire ­ et au très Melville Croupier, frèr