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Libération
Critique

Skateboard story sans trop de scories.

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«Les Seigneurs de Dogtown», sur la naissance du phénomène en Californie dans les années 70.
publié le 20 juillet 2005 à 3h02

Généralement, dès qu’Hollywood s’empare du skateboard, le champ de navets croît avec constance ­ du très bête Skate Gang, odyssée eighties d’un ramassis de punks à roulettes, au navrant Grind de 2003, saga poussive d’un jeune skater en mal de sponsors... Et puis Stacy Peralta est arrivé. Pour, disait-il, transposer au cinéma l’aventure qu’il avait lui-même vécue : la naissance du skateboard dans les rues de Venice Beach, plage de Los Angeles dite «Dogtown», au doux parfum de Ghetto-les-Pins. Dans le milieu, il a le bénéfice du doute: Peralta a fait partie du tout premier team de skate, Zephyr, au début des années 70, a fondé la marque de planches mythique, Powell Peralta, réalisé Dogtown and the Z Boys, documentaire sur ladite genèse, sacré au festival Sundance en 2001. Bref, l’ex-blondinet aux cheveux plats a du crédit. Il allait donc écrire un scénario, se mettant en scène, lui et ses potes issus de familles instables, pour une fiction où les personnages réels sont rejoués.

Le challenge du film est de montrer, sans la travestir, la naissance, puis la starification du skateboard au milieu des années 70. Une gloire gérée par chacun des pionniers à sa manière. Il y a l'attitude «street» d'un côté : Jay Adams ne se prêtera pas au cirque des compétitions, se rasera la tête et finira en taule. Tendu, mais intègre. La compromission absolue de l'autre : pour ses sponsors, Tony Alva ne se fera pas prier pour enfiler d'embarrassantes combinaisons... et un tas de créatures du diable.

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