Toutes les semaines, le listing des reprises estivales à l'attention du cinéphile de fond, en manque de révision du patrimoine.
Je suis un aventurier (The Far Country), d'Anthony Mann, avec James Stewart et Walter Brennan. N'y allons pas par quatre chemins : c'est, en 1954, sur un scénario de Borden Chase, dans le décor grandiose du Yukon, entre Etats-Unis et Canada, vallées verdoyantes et cimes enneigées, le plus beau western du monde. L'itinéraire de Jeff Webster, menant son troupeau, quelques amis et deux femmes, lui permet de se découvrir lui-même. Son passé mystérieux remonte, la vengeance l'anime et, en perdant un à un ses proches, tués en cours d'aventure, il comprend le sens de sa vie : permettre à une communauté d'hommes frustes de s'affranchir de la domination de la violence et de devenir des citoyens libres. Traversant toutes ces splendeurs, James Stewart se retrouve en bout de course avec un amour incertain dans les bras et une clochette pendant à la selle de son cheval, au milieu du champ de ruines qu'est devenue sa vie. Mais au moins a-t-il permis aux autres de donner sens à la leur. Anthony Mann filme cette quête comme une ode lyrique à la nature, tandis que rarement on a su donner tant d'importance aux seconds rôles, ni faire fructifier avec évidence des intrigues entrelacées si complexes.
Les Affameurs (Bend of the River), le second western des cinq tournés avec James Stewart, en 1952, est un film à ne pas sous-estimer. Le point de départ est presque le même q