Osian's Cine Fan, festival de cinéma asiatique, est un rendez-vous prisé des cinéphiles internationaux mais aussi des habitants de Delhi. Pour ces derniers, de plus en plus nombreux, c'est une petite ouverture dans l'univers fermé de l'exploitation cinématographique indienne. Ici, même le cinéma américain n'arrive pas à faire des scores homériques (entre 10 et 12 % du marché, selon les années). Alors, les films malais, philippins, indonésiens ou israéliens... Cette année, pour la septième édition d'Osian, quelques milliers de fans ont pu découvrir 2046 de Wong Kar-waï, assister à un hommage à Hou Hsiao-hsien, découvrir Dans les champs de bataille de la Libanaise Danièle Arbid ou Route 181 du Palestinien Michel Khleifi et de l'Israélien Eyal Sivan.
Ils ont pu voir un film comme Rindu Kami Padamu, en anglais Of Love and Eggs, petit bijou indonésien. Le cinéaste Garin Nugroho y restitue la vie d'un marché d'un quartier pauvre de Djakarta. Avec les problèmes de ses commerçants, des clients, des mères de famille, des ouvriers, des prostituées et des gosses qui passent des échoppes et des jeux de la rue à l'école. L'école est d'autant plus un centre important de ce quartier qu'elle en est aussi la mosquée. Celui qui y officie comme instit et imam est un bonhomme rond, humain (1). Un peu comme les curés chez John Ford.
Verve. Nugroho fait vivre et se croiser ses protagonistes avec une verve et un allant étonnants. Il sait avec une habileté toute «hawksienne» faire ba