Avant d'être un film, l'Eté où j'ai grandi a été un livre, remarqué en Italie. Publié en 2001, salué dans un même élan par la critique et le public, Je n'ai pas peur, titre d'origine, a valu à son auteur le prestigieux prix littéraire Viareggio, décerné, en l'occurrence, au plus jeune lauréat de son histoire. Massimo Ammaniti avait alors 35 ans... et des idées de cinéma derrière la tête. Frustré par l'adaptation foireuse de ses deux premiers livres, l'écrivain romain avait d'abord envisagé Je n'ai pas peur sous la forme d'un scénario, avant de revenir au roman, bien que basé sur «une intrigue moins tordue, plus directe que d'habitude» (Libération du 31 janvier 2002).
Inspiré par le recueil des fables et légendes italiennes de Calvino, Ammaniti a voulu situer son histoire «à une époque prétélévisuelle, au sens où l'inconscient collectif n'avait pas encore été complètement colonisé par les images du petit écran». C'est donc à la période charnière des années 70, juste à la veille de l'implantation définitive de la télé dans le monde rural, que se situe l'Eté où j'ai grandi qui, comme à peu près tous les récits d'Ammaniti, présente la double particularité de se dérouler dans un coin paumé et de se focaliser sur un drame de l'enfance.
Tandis que les informations évoquent une visite de Jimmy Carter à Bonn, Michele, lui, se soucie surtout de jouer avec la poignée de copains qui habitent le même hameau que lui. Une chaleur écrasante règne sur le sud du pays et Gabriele Salvatores cadr