Toutes les semaines, le listing des reprises estivales à l'attention du cinéphile de fond en manque de révision du patrimoine.
Le Secret derrière la porte (1946) est l'un des films américains de Fritz Lang les plus étranges, son plus baroque et fantastique. Dans cette variation sur Barbe-Bleue, Joan Bennett découvre les mystères d'un homme qu'elle vient d'épouser (Michael Redgrave) mais qui reste un étranger tout au long du film : une terrible angoisse l'étreint. Ce mari a l'intéressante manie de «collectionner» les pièces à meurtre, reconstituant chez lui les lieux où de célèbres crimes ont été commis... On a rarement fait plus tordu comme sujet de film, surtout quand l'héroïne se retrouve dans la pièce n° 7, qui est l'exacte réplique de sa propre chambre ! Trois perles valent le détour : la voix off de Joan Bennett qui commente sa descente aux enfers ; sa manière aussi de traverser d'innombrables couloirs et d'interminables corridors sans en voir le fond, forgeant une figure de style sans laquelle David Lynch ne serait qu'un enfant de choeur. Enfin la fameuse séquence onirique où le mari se fait un procès à lui-même, jouant à la fois le procureur et l'accusé. Fritz Lang nous dit ici que, quoi qu'on fasse, on sera toujours un salaud de coupable. Pas précisément optimiste, mais bienvenu.
Le polar, rétrospective de l'Action Christine (Paris Ve), s'achève en beauté forcément fatale : l'Enfer de la corruption de Polonsky, alliant la peinture du mal et sa dénonciation, Mission pér