Lussas envoyée spéciale
Ils rajeunissent d'année en année. Les 5 000 participants des Etats généraux du film documentaire semblaient, lors de cette 17e édition achevée ce week-end, ne pas dépasser la trentaine. Pour la plupart, des étudiants en cinéma ou cinéastes néophytes avides d'images qui donnent à débattre, curieux d'un «tiers cinéma», comme le nomme le critique belge Patrick Leboutte, et qui se retrouvent fin août dans le village ardéchois de Lussas. Outre la sélection de nouveaux films, il y a des rétros (Vittorio De Seta, Gian Vittorio Baldi, Philippe Grandrieux), deux séminaires («Les peurs du siècle» animé par Marie-José Mondzain, «Cinéma et arts contemporains» par Raymond Bellour), et deux programmes, iranien et africain.
Pépites autoproduites. Longtemps lieu de découvertes, Lussas est confronté à une nouvelle situation du documentaire. Même si son économie reste modeste, ses vitrines se diversifient : les festivals, dont le niveau de qualité va croissant, les salles, qui s'aventurent sur ce terrain pourtant risqué, les «niches» télévisuelles subsistant vaille que vaille, et Internet. Si nombre de films ont déjà été remarqués ailleurs le Ciel tourne (Mercedes Alvarez), Une fenêtre ouverte (Khady Sylla), les Enracinés (Damien Fritsch) ou Toi, Waguih (Namir Abdel Messeeh) , restent quelques pépites en «autoproduction». Surtout remarquables par leurs sujets, ces docus se coltinent misère sociale (Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient touchés de Marc-Antoine R