Pour la vingt-neuvième fois, Godzilla, le «roi des monstres», est sur grand écran, dans un poussif remake pop-corn de Ryuhei Kitamura, le réalisateur de Versus et d'Azumi. Une version anniversaire présentée comme la dernière de la série. Un mensonge évidemment. A chaque fois que ses producteurs assurent mettre un terme à l'aventure (comme ce fut le cas en 1984), le monstre resurgit des années plus tard, plus menaçant et dingo que jamais.
L'argument aide juste à attiser la curiosité du public pour une légende qui fête aujourd'hui ses 50 ans. Idée que défend William Tsutsui, professeur d'histoire à l'université du Kansas, auteur de l'essai Godzilla on My Mind : 50 Years of the King of Monsters. D'après lui, «l'annonce de la fin de la série est purement et simplement une décision commerciale. Ressortir Godzilla garantit de bons résultats au box-office et attise les intérêts des distributeurs dans le monde entier».
A chaque remake, c'est la même (gigantesque) stratégie publicitaire, en yens et en dollars, qui se met en place depuis le QG de la Toho à Tokyo. Plus lucrative franchise de la célèbre compagnie cinématographique, Godzilla est décliné en mascottes, peluches, expositions, jeux vidéo, mangas, posters... Des centaines de licences à travers le monde. Godzilla, le monstre qui valait 3 milliards, participe en fait de la fameuse diplomatie culturelle nippone. Aux Etats-Unis, le dinosaure est au moins aussi célèbre que King Kong. Et bien plus ancien qu'Alien. Un sondage effectué