Amis de l'oblique et du trash en goguette... ton festival chéri est de retour. Avec treize éditions aux compteurs et par ces temps de retour du rock et du film d'horreur, plus personne ne conteste l'intérêt d'un festival tournant le dos au bon goût. Depuis 1992, l'Etrange festival, créé dans la confidentialité par Gilles Boulanger, Frédéric Temps et Yves Montmayeur (parti depuis), peut s'enorgueillir d'avoir réhabilité l'enfer de la cinéphilie : des Japonais ecchymosés (Wakamatsu, Ishii, Miike, Masumura...), des Italiens au ketchup (Bava, Brass, Lenzi...), des Espagnols enchnoufés (Eloy de la Iglesia), des Mexicains satanistes (José Mojica Marins) ou des Amerloques paranoïaques (Norman Mailer, Kenneth Anger, Larry Cohen...) le tout entrecoupé de performances goûteuses telles que l'homme qui faisait «l'anus solaire» ou la femme qui moulait sa vulve dans du chocolat (avant dégustation collective).
Maintenant, de semblables débordements ne se trouvent pas sous le sabot d'un cheval. On n'exhume pas tous les ans un visionnaire dérangeant sinon dérangé. C'est sans doute pour cela qu'est né l'an dernier l'Etrange musique, un surjet sonique pour retrouver la flamme des débuts (cette année, Durutti Column ou Red Crayola on y revient ).
Sur le papier, cette nouvelle édition ne s'annonce pas forcément la meilleure. Il n'est pas certain par exemple que l'Allemand Christoph Schlingensief soit autre chose qu'un gros malin. Freakstars 3000, sa parodie des programmes décervelants de la ma