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Libération
Critique

Garrel et les champs magnétiques.

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Ressortie de «la Cicatrice intérieure», film planant autour d'un amour torturé et absolu.
publié le 7 septembre 2005 à 3h34

La reprise aujourd'hui de la Cicatrice intérieure, le plus emblématique des Garrel de la période symbolique des années 70, permet de remonter aux sources de l'univers garrelien avant de découvrir son nouveau film, les Amants réguliers, présenté à la Mostra le week-end dernier (Libération de lundi), et qui sortira en France le 26 octobre. La Cicatrice intérieure, fut élaborée en amitié (amoureuse) avec la musique de Nico, période Desertshore. C'est aussi l'un des deux films qu'il aura tournés avec Pierre Clémenti. Un Clémenti nu comme un vers et beau comme un Dieu, revenu de l'horizon sur une barque de fortune battant pavillon noir, portant un arc et des flèches sur sa silhouette maigre. Il erre à cheval dans les glaces du désert islandais.

Evasion. Dans Quelques messages personnels, lettres écrites au fond des geôles italiennes (lire ci-contre), Clémenti avait la vision de ses deux films pour Garrel comme «la préfiguration des moments [qu'il vivait] ici. Une quête à la fois du refus et de la paix.» La Cicatrice apparaît comme une tentative d'échapper aux prisons, partout, en réinventant un monde premier. Son titre fait allusion à la fois aux séquelles des électrochocs que Garrel avait subis en Italie et aux plaies amoureuses du couple foudroyé d'amour qu'il forme avec Nico. Si la Cicatrice est souvent passée pour un film incompréhensible, il avait pour Garrel une forme de limpidité : il disait, sous une allure de fable, la trajectoire de son désir pour Nico, rencontrée un an