Admettons que Deauville ait été, dix jours durant, le panoptique du cinéma américain, quelle leçon tirer de cette 31e édition ? Peut-être moins une leçon d'ailleurs qu'une sonnette d'alarme. Le problème du cinéma américain 2005 n'est en aucun cas le manque de créativité de la mise en scène, encore moins de ses acteurs (là, c'est même faramineux : une révélation par film, au moins) mais son scénario. Non pas qu'il ne sache plus raconter une histoire, mais il ne laisse plus une histoire se raconter elle-même, il ne la regarde plus sans vouloir immédiatement qu'elle lui dise sur un ton de parabole les maux de toute une nation. Au résultat, cela produit des films que l'on a envie de suivre mais d'où on sort abattu : trop grands sont les maux pour des personnages à taille humaine.
Expier... L'Amérique n'a plus que ce sujet à la bouche. C'est le sujet d'Edmond, de Stuart Gordon (le réalisateur de Ré-Animator !) sur un scénario de David Mamet, sérieusement pompé sur le Démon de Hubert Selby. Un quinqua flippé qui étouffe dans son costume fait une descente dans les bas-fonds de la ville, se fait plumer dans les clubs à strip-tease, rosser par des blacks, pète les plombs, tue des femmes et des noirs tout en vociférant sur les pédés. En taule, il découvrira l'amour dans les bras d'un black baraqué ! C'est l'exemple type du film qui aurait dû dériver (façon Ferrara des débuts) mais qui préfère verser dans le signifiant grotesque.
Plus chargé encore, Cinderella Man (De l'ombre à la lumièr