Ce film porte un parfum d'été, jeu de piste de vacances, et semble fait pour prolonger l'estive en cet automne qui s'annonce. Il a été conçu et tourné comme tel : séjour prolongé d'un groupe d'amis sur une île méditerranéenne, jouant les zinzins à la plage, visitant les criques cachées, sautillant sur les chemins ombragés de pins parasols, bricolant des machines qui vont sous l'eau, peignant parfois, oubliant de faire l'amour mais jamais le petit coup de blanc ni le saucisson cornichons. Ces saynètes futiles ont d'autant plus de grâce qu'elles sont inutiles, à la façon d'un Jacques Rozier.
Pour le plaisir. Cela sacrifie d'emblée la crédibilité d'une intrigue adaptée de Gaston Leroux qui, de toute façon, n'a plus aucun intérêt : cela fait longtemps que plus personne ne croit aux mystères entourant les aventures de Rouletabille... Aimer ce Parfum-là n'est plus une question de croyance, mais de plaisir : une pure sensation, assez grisante, d'allier le n'importe quoi au laisser-aller. Les sautes de ton, d'humeur, de rythme sont constantes, ce qui pourrait gêner l'adhésion ou lasser l'attention. Mais point n'est besoin d'adhésion ni d'attention : Podalydès n'a guère investi ces valeurs, pour en choisir d'autres plus ludiques, comme s'il préférait pratiquer le jeu de société ou le ballon prisonnier plutôt que la cinéphilie ou l'intrigologie.
Ce Parfum est un film réussi par instants : art de l'éphémère qui est une des choses les plus délicates et rigoureuses à manier. Et l'on aime c