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Libération

«L'Anniversaire» & «De l'ombre à la lumière»

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par BAYON
publié le 21 septembre 2005 à 3h46

Nostalgie et rancune des retrouvailles, vestes retournées, grands discours et petit tas de névroses: on s'y croirait. L'Anniversaire, Festen gauchiste des revenants 81 aux airs de Dîner de cons 68, c'est nous, et mine de rien, c'est le divertissement jouable du jour avec le pédo-thriller Kiss Kiss.

Une communauté de copains radios-libres se retrouve donc vingt-cinq ans après la prise de la Bastille, à l'occasion des 45 ans du parvenu Raphaël, et de la sortie d'un bouquin qui l'aligne. Prétexte à bouffonneries Bronzés, la reconstitution de ligue dissoute s'opère à huis clos (hors-sujet) à Marrakech.

C'est l'heure du grand lavage de petit linge en famille. On escompte une tuerie à la Que les gros salaires lèvent le doigt (bijou d'abjection sur le thème) mais, du tout; c'est plutôt un retour d'Edukators révisé Sautet à petit feu. Le cynique du lot a un coeur d'artichaut, les coups fourrés finissent à la piscine, où tout le monde s'aime bien au fond. Même la mort ne va pas mal.

Tout n'étant pas d'égale finesse ­ dramatique, réaliste, psychologique, dialoguiste ­, il y a de la négligence (le chieur troskar roulant une pelle au vomi à la belle); le dosage se retrouve au générique: les comédiens, rodés, tournent rond. Wilson donne le la, épatant d'allure, de métier vaguement résigné. L'une des trois chouettes filles de la bande est à fondre: Isabella Ferrari.

Le séminariste restaurateur, le frère casse-couilles, les ex, le ringard mafioso, l'enculé marié, l'associé amoureux, l'actrice.