Nostalgie et rancune des retrouvailles, vestes retournées, grands discours et petit tas de névroses: on s'y croirait. L'Anniversaire, Festen gauchiste des revenants 81 aux airs de Dîner de cons 68, c'est nous, et mine de rien, c'est le divertissement jouable du jour avec le pédo-thriller Kiss Kiss.
Une communauté de copains radios-libres se retrouve donc vingt-cinq ans après la prise de la Bastille, à l'occasion des 45 ans du parvenu Raphaël, et de la sortie d'un bouquin qui l'aligne. Prétexte à bouffonneries Bronzés, la reconstitution de ligue dissoute s'opère à huis clos (hors-sujet) à Marrakech.
C'est l'heure du grand lavage de petit linge en famille. On escompte une tuerie à la Que les gros salaires lèvent le doigt (bijou d'abjection sur le thème) mais, du tout; c'est plutôt un retour d'Edukators révisé Sautet à petit feu. Le cynique du lot a un coeur d'artichaut, les coups fourrés finissent à la piscine, où tout le monde s'aime bien au fond. Même la mort ne va pas mal.
Tout n'étant pas d'égale finesse dramatique, réaliste, psychologique, dialoguiste , il y a de la négligence (le chieur troskar roulant une pelle au vomi à la belle); le dosage se retrouve au générique: les comédiens, rodés, tournent rond. Wilson donne le la, épatant d'allure, de métier vaguement résigné. L'une des trois chouettes filles de la bande est à fondre: Isabella Ferrari.
Le séminariste restaurateur, le frère casse-couilles, les ex, le ringard mafioso, l'enculé marié, l'associé amoureux, l'actrice.