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Libération
Critique

South Central par la danse.

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Un documentaire sur l'émergence du mouvement «krump» à Los Angeles.
publié le 21 septembre 2005 à 3h46

En 1983, lors de la sortie de Flashdance d'Adrian Lyne, une génération de gamins s'était mise au breakdance, tournant sur la tête, imitant les gestes d'un robot. Du film, les Joey Starr, Kool Shen, Stomy Bugsy et compagnie n'avaient retenu qu'une séquence : celle où l'héroïne regardait les membres du Rock Steady Crew inventer leurs pas de danse sur un carton. Rize va-t-il fabriquer autant de krumpers que Flashdance engendra de breakers ? A écouter le battage qui l'entoure, le krump ­ danse de combat agressive basée sur un tremblement rapide du corps ­ est le nouveau phénomène des ghettos de Los Angeles, une alternative aux gangs qui minent ces quartiers, une réponse au hip- hop devenu trop commercial, dixit le réalisateur, David LaChapelle, photographe de la jet-set américaine (Libération d'hier).

Emeutes. Le hip-hop était né dans le Bronx, l'un des quartiers les plus pauvres de New York, le krump a pris racine à South Central, le coeur de Los Angeles. Rize débute par les images des deux émeutes qui ont ruiné ses commerçants à presque trente années d'intervalle : celles de 1965 à Watts, et celles de 1992 après l'acquittement des policiers qui avaient tabassé un automobiliste noir, Rodney King. Un classique dès qu'un film parle de cette partie de Los Angeles, on ressort les archives des émeutes.

Mais la première image forte de Rize, ce sont ces trois femmes qui imitent un passage à tabac en dansant, faisant mine d'être menottées, penchées sur le capot d'une voiture et secouant