Pierre-Auguste Renoir a engendré Jean Renoir. Cette genèse engendre aujourd'hui une exposition qui réunit père et fils. Les oeuvres du peintre et celles du cinéaste sont donc présentées conjointement. Familialement serait plus juste, vu que quelques descendants Renoir ont, eux aussi, été conviés à cette garden-party. Comme le suggère l'intitulé, «Renoir/Renoir» est un double échec. Echec des épousailles entre peinture et cinéma, échec de l'association Père & Fils par méconnaissance des lois élémentaires de la parenté en matière d'art.
Tuant. Il y a une différence entre un tableau et un plan. Danse à la ville et Danse à la campagne sont deux images fixes. French Cancan est une suite d'images animées. La danse est aussi bien représentée que mise en scène dans l'un ou l'autre cas. Pourtant, les danseurs peints ressortissent à un registre incompatible avec celui des danseurs filmés. L'unique point commun est leur statut d'image. Mais les mettre en relation terme à terme provoque une schizophrénie rétinienne. L'oeil est immanquablement attiré par ce qui bouge. En outre, il est instantanément hypnotisé par la lumière projetée sur l'écran, alors que la lumière immanente du tableau ne lui est perceptible qu'à la condition d'aller la détecter. Bref, une image qui bouge et qui est éclairée par une source lumineuse externe ne peut que faire de l'ombre à une image immobile dont la lumière est un effet d'illusion. Montrer un (extrait de) film à côté d'un tableau est le meilleur moyen de t