Menu
Libération
Critique

Le côté Noir de l'Amérique.

Article réservé aux abonnés
Un docu explore le sud du pays, celui qui lutte encore pour l'égalité.
publié le 5 octobre 2005 à 3h57

L'Amérique de Pierre Hodgson n'est pas belle. En tout cas, elle est sans paillettes et sans buildings. Ce sont des kilomètres de centres commerciaux, de baraques en bois, de rails, de paysages qui ressemblent à la Beauce et puis des gens ordinaires qui luttent. Daddy, Daddy USA, c'est sa quête de l'Amérique que lui a racontée son père, Godfrey, 71 ans, journaliste anglais. Correspondant à Washington, il a couvert le combat des Noirs pour leurs droits civiques à la fin des années 60. Il dit à son fils : «Si tu veux comprendre ce pays, il faut connaître le Sud.» La caméra de Pierre Hodgson se promène donc entre la Caroline du Nord et la campagne anglaise où le paternel lui explique son attachement à ce pays, aujourd'hui décrié pour son intervention en Irak, sali par les photos des prisonniers torturés. Sur les images bucoliques de leur demeure, le père et le fils théorisent. Le retraité offre quelques clés : «Il existe un rapport intime entre les idées, les organisations politiques et l'évolution des individus.» C'est ce que le fils essaie de démontrer tout au long du film, en commentant une série de rencontres à la première personne.

Pendus. Pas du tout l'âme du journaliste réglo, le fiston. Il s'intéresse à la vie d'un syndicat noir «parce qu'ils avaient une belle bibliothèque» . Le Black Workers for Justice essaie de recruter de nouveaux membres au sein d'une ville, Rocky Mount, où les écarts de salaires entre ouvriers blancs et noirs sont encore importants. Lors d'une réuni