En parallèle à Charlie et la chocolaterie, Tim Burton, dix ans après l'Etrange Noël de Monsieur Jack, renoue avec le film d'animation, en tournant les Noces funèbres, conte aux marionnettes animées image par image selon le procédé du stop motion pictures. Le cinéaste s'est inspiré d'un récit de la tradition juive d'Europe centrale : une jeune fiancée, assassinée avant son mariage sur le chemin de la synagogue lors d'un pogrom, est enterrée sous un arbre dans sa robe de mariée, avant de revenir hanter la vie d'un futur marié qui la réveille en passant dans la sombre forêt. La fiancée-cadavre vient réclamer son dû, le mari promis, l'entraînant dans son monde macabre. Le scénario s'émancipe largement de cette tradition, ne conservant que le trio des protagonistes (Victor, le promis, Victoria, la future, et Emily, la fiancée défunte) et une ambiance romantique quelque part dans l'Europe du XIXe siècle. Pour le reste, Burton puise surtout dans son univers intime.
Déchirements. Car ces Noces funèbres pourraient bien être sa Chambre verte, chapelle ardente illuminée dans laquelle le cinéaste prend conscience, notamment après la disparition de son père, d'être désormais entouré d'autant de défunts que de vivants. Comme François Truffaut, Tim Burton, à 47 ans, explore le monde des morts, en révèle les figures les plus attachantes, en peint les déchirements les plus émouvants, en souligne les dévouements et les sacrifices les plus généreux.
Ce conte particulièrement sombre est empli de