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Libération
Interview

«Cette force de Sonia, j'aimerais en garder un peu»

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publié le 19 octobre 2005 à 4h08

C'est le truc des Dardenne de choisir leurs acteurs hors du milieu, des puceaux en cinéma dont il s'agira d'extraire habilement la spontanéité et l'innocence. Déborah François, 18 ans, originaire de Liège en Belgique (père fonctionnaire, mère travaillant dans une mutuelle), a passé le casting «comme ça, pour voir», et s'est retrouvée quelques mois plus tard sur les marches de Cannes, avant de retourner palmée d'or passer son bac en vitesse, entre d'inévitables murmures («C'est la star...»), et d'attaquer le tournage d'un deuxième film, la Tourneuse de pages, de Denis Dercourt, où elle se confronte à Catherine Frot et Pascal Greggory. Déborah François est le négatif du personnage qu'elle joue dans l'Enfant, aussi calme et réfléchie que Sonia est brute de décoffrage, «dans l'action, dans l'instant», dit d'elle la jeune fille.

Complot. «Je ne savais pas trop sur quel pied danser. Le scénario était très factuel, pas du tout expressif, les Dardenne ne discutent pas de la psychologie du personnage et je n'avais vu aucun de leurs films. J'avais 11 ans au moment de Rosetta, c'était trop dur pour que j'aille le voir, et là je ne voulais pas prendre le risque d'être influencée, je ne voulais pas qu'on me compare à Emilie Dequenne. Le tournage a été assez dur, ils mettent une ambiance tendue pour obtenir ce qu'ils veulent. Je crois que j'ai été victime d'un complot Dardenne-Renier (Jérémie Renier a débuté dans la Promesse en 1996, ndlr) pour me forcer à réagir (rires). Ils me disaient :