La présence strictement coiffée et lunettée de Tim Roth, un des meilleurs acteurs au monde avec McCaulay Culkin, Travolta et Patricia Arquette, en «arpenteur» privé désertique, suffirait à justifier Don't Come Knocking s'il en était besoin. Contre toute prévention en effet (et pourquoi pas Woody Allen ou Lelouch ?), voilà un moment de sensiblerie touchant.
L'argument reprend (sévèrement) celui du Broken Flowers récent de l'émule mou : la paternité refoulée. Avec à la clef les manies vieux garçon sadiques-annales (western, rock, bagnoles, femmes fatales), là où la copie a marqué, le modèle part démonétisé.
L'auteur, cinéaste de la stase, fut ce chaînon manquant entre Herzog et Godard, vieille Europe et Texas, illustration d'années 80. L'ayant laissé à Nick's Movie, on le retrouve sans blasement. Au bal des revenants (George Kennedy), son road movie swannien du jour met en scène la star cow boy lessivée Howard «le couard» (Sam Shepard, bon par contamination), touchée par la dépression comme par une grâce fade du temps.
Au bout de la ligne de fuite chromo (où la route croise celle d'Une histoire simple, de l'autre satellite), le fantôme de «l'étoffe des zéros» rencontrera enfin son destin dans un bled digne de U-Turn. Et le film son point aveugle.
Avec une urne, un bar et un bourg hantés ; avec Jessica Lange en belle d'abandon ; avec une jeune Lisa Kreutzer du cru ; des dialogues juste trop existentiels ; avec deux trouvailles de script et la voix-scalpel nutritionniste de Tim Ro