Alors que l'Allemagne a célébré le 3 octobre, avec fort peu d'entrain, le quinzième anniversaire de la réunification, Leander Haußmann, célèbre depuis Sonnenalle (1999), le premier film drôle sur les «Ossis» (Allemands de l'Est), vient de sortir une fiction grinçante sur l'armée est-allemande. NVA (Nationale Volksarmee) met en scène une bande de jeunes recrues qui débarquent pour dix-huit mois à la caserne Fidel- Castro quelque part en RDA. Dans quelques mois, le mur de Berlin ne sera plus qu'un souvenir. Mais en attendant, le camp tourne encore à plein régime dans une ambiance proche de la psychiatrie. Plus intéressés par la musique de l'Ouest et les filles que par les longs discours sur le communisme, Henrik le brun rêveur et Krüger le rouquin rebelle découvrent l'armée d'un état en déroute. Officiers maniaco-dépressifs, manoeuvres absurdes, explosifs inefficaces, discipline délétère... Ce langage a été jugé trop caricatural par certains critiques. «Tous ceux qui regardent régulièrement les informations ne peuvent rire d'aucune armée, soit-elle du passé», a estimé ainsi le quotidien Berliner Zeitung (Berlin-Est). Pourtant, il n'y a pas que du cabaret militaire dans ce film. Il y a aussi des tragédies humaines. Après avoir fait le mur, Krüger revient complètement cassé d'un séjour punitif dans un bataillon plus coriace. C'est sûr, NVA ne donne pas dans la douce «Ostalgie» du succès international Good Bye Lenin ! Il ne dépeint pas seulement la tristesse de la RDA mais son in
Fini l'Ostalgie
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publié le 19 octobre 2005 à 4h09
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