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Libération
Critique

Plutôt le bled que la choucroute

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publié le 19 octobre 2005 à 4h09

Après les Noirs qui se prennent pour des Blancs (les Bountys, noir à l'extérieur, blanc à l'intérieur), les Blancs qui veulent être Noirs (les wiggers, contraction de white et nigger en anglais, très bien raconté par Marc Levin dans Whiteboyz), voici les Français qui se prennent pour des Beurs : les Johnny Leclerc. Il était une fois dans l'oued, le troisième film de Djamel Bensalah (Le ciel, les oiseaux... et ta mère !, le Raid) raconte l'histoire d'un de ces jeunes de banlieue, en pleine crise identitaire, qui fait le ramadan comme ses copains beurs, ne mange pas de porc et rêve d'un mariage à l'ancienne. De père alsacien et de mère normande, Johnny Leclerc s'est rebaptisé Abdel-Bachir, préfère de loin la chorba (soupe algérienne) à la choucroute, et s'est même inventé un petit village «entre Alger et Oran» comme lieu de naissance. Avec ses histoires de génie qui fait gagner le Maroc contre le Brésil, il saoule son copain Yacine, qui, lui, ne pense qu'à une chose : passer ses vacances à la cité plutôt que de subir l'épreuve du mariage arrangé quand il accompagne ses parents au bled.

L'idée du film est d'ailleurs partie de la chanson Tonton du bled du groupe de rap 113, qui faisait le récit de leurs vacances en Algérie. Les rappeurs mettent du coup en musique la comédie, avec plutôt bon goût. Poursuivi par un dealer, Yacine finit par embarquer dans le break de son père, avec Johnny caché dans le frigo que le pater destine aux cousins du désert. S'ensuit une avalanche de sketc