Il y a ceux qui y vont. «Je devrais même y aller plus souvent », convient Roger Diamantis, le directeur du Saint-André-des-Arts. Il y a ceux qui n'y vont pas. «A ce compte-là, j'y serais toutes les semaines », grogne Claude Gérard, le directeur de l'Espace Saint-Michel. Mais l'an dernier, ce sont près de 80 exploitants de salles de cinéma qui se sont succédé dans le bureau du médiateur du cinéma, Francis Lamy. Chacun face à un distributeur de films. C'est là, dans ce bureau d'un immeuble du Centre national de la cinématographie (CNC), que les directeurs de salles indépendantes viennent réclamer la copie d'un film que le distributeur leur refuse.
«On pourrait penser que les distributeurs ont intérêt à multiplier le nombre des copies pour donner toutes leurs chances à un film, explique Francis Lamy, mais ce n'est pas le cas. Comme ils mettent gratuitement la copie à la disposition de l'exploitant avec qui ils partagent la recette, ils ont intérêt à le placer dans des salles rentables.» Ou dans des salles appartenant au même groupe qu'eux. Le problème ne surgit pas sur des films qui se répartissent très naturellement entre salles «commerciales» et salles «art et essai» Brice de Nice de James Huth dans l'une, la Jungle plate de Johan Van der Keuken dans l'autre mais sur ces «films d'auteurs» qui ont un public. «Cette année, poursuit Lamy, les litiges portaient sur Lost in Translation, Fahrenheit 9/11, Pas sur la bouche... Ces films-là, toutes les salles les veulent.» Le médi