Attention, planche savonnée ! Sur le papier, Elizabethtown donne une idée de la réserve qu'a Hollywood pour pondre des projets glamours : un réalisateur à background rock (Cameron Crowe a été, dans une autre vie, rédac chef adjoint de Rolling Stone, et Presque célèbre reste un des musts de ces dernières années) au service de deux acteurs aussi intéressants que jolis à regarder, avec, en toile de fond, l'Amérique qui a encore de beaux restes en matière de sujet. Le résultat de cette équation ne ressemble à peu près à rien, et la raison pourrait venir d'une inconnue : Elizabethtown est une adaptation camouflée d'Amélie Poulain. Et si la France ne résistait déjà pas à la godicherie d'une paire de couettes sauveuses d'âme, les Etats-Unis, qui ont une capacité internationalement reconnue à pisser du sirop dès que quiconque a le dos tourné, ont manifestement cru trouver, en organisant le rapatriement express de Soeur Sourire, la bonne fée qui allait les tirer d'une période historiquement pourrie.
Elizabethtown est donc un tissu de contradictions : à quoi ça sert, par exemple, d'avoir tiré Orlando Bloom (le Legolas du Seigneur des anneaux) au maximum de sa ressemblance avec le ténébreux noyé Jeff Buckley si c'était pour le flanquer d'une Kirsten Dunst (Spiderman official girlfriend) à qui on aurait greffé deux rangées de canines Ultra Brite vissées au maximum de leur capacité d'ouverture ? A quoi ça rime d'avoir du goût et de savoir placer des petits galets contre-culturels de ci et