Montpellier envoyé spécial
Le colloque organisé la semaine dernière par le Festival de cinéma méditerranéen de Montpellier démarre sur un thème simple et précis : à quoi servent les festivals de cinéma ? La question a été relancée par le rapport sur l'exploitation cinématographique «non commerciale» publié par Michel Berthod, inspecteur général des affaires culturelles, en juin dernier et surtout par un article récent de Télérama, une enquête qui s'ouvrait sur un «Il y a trop de festivals dans ce pays !» Ce jugement était émis par Patrick Brouiller, président de l'Association française des cinémas d'art et d'essai. De quoi mettre en émoi le ciné-Landerneau toujours au bord d'une polémique. D'autant qu'au colloque, Eric Briat, du Centre national du cinéma (CNC), parle lui aussi de profusion et estime à 170 le nombre de ces manifestations chaque année en France.
Les exploitants de salles se sont évidemment émus de cette prolifération, qu'ils voient comme une concurrence déloyale. Ils reprochent à ces projections non commerciales d'«épuiser le potentiel de spectateurs des films fragiles sur la région où les festivals ont lieu». Jean-François Bourgeot, directeur du festival de Montpellier, se défend et explique qu'il fait attention pour ne pas tomber dans ce travers, citant par exemple la projection la veille de Free Zone d'Amos Gitaï, organisée dans une salle moyenne afin de préserver les droits de l'exploitant montpelliérain qui va sortir le film prochainement (Diagonale). Et ta