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Libération

Tel-Aviv gay et aux aguets

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publié le 9 novembre 2005 à 4h29

Tel-Aviv envoyée spéciale

Dans la rue Sheinkin, l'attentat-suicide n'a pas vraiment perturbé le voisinage. Aucun bruit, juste un grand flash, et maintenant, des débris fumants, le store du café Orna et Ella à moitié arraché et du verre brisé plein la chaussée. Au milieu de la nuit d'automne, Eytan Fox filme la scène d'attentat de son prochain film, The Bubble. Faire sauter Orna et Ella, c'est faire sauter un symbole : c'est le plus ancien café de la rue Sheinkin, qui a longtemps été le rendez-vous des artistes et qui voit maintenant déferler le vendredi des centaines de jeunes venus faire la fête.

Pour l'heure, deux heures du matin, ils sont nettement moins nombreux, et assez peu étonnés par la scène postexplosion pourtant absolument réaliste : blessés et policiers (des figurants), gyrophares, civières recouvertes de couvertures grises. Il y a aussi les hommes de «Zaka», les ultrareligieux, calottes noires sur la tête, combinaisons blanches et gilets fluo, que les Israéliens ont pris l'habitude de voir ramasser les débris humains après les attentats. Eux ne sont pas des figurants, mais les vrais «Zaka», c'est plutôt bon signe, «ils ont moins de travail en ce moment», dit un assistant.

Une série TV. «The Bubble», c'est le surnom que les Israéliens donnent à Tel-Aviv, «une bulle où les gens essaient de vivre en faisant abstraction de ce qui se passe dans le pays, l'occupation, les attentats», explique Gal Uchovsky, producteur et coscénariste du film. Bien sûr, il arrive qu'elle n