Les Tchèques sont sympas. Ils n'ont pas lynché Filip Remunda et Vit Klusak, les auteurs de ce docu, fondé sur une mystification, soi-disant critique, montée à leurs dépens. Les coréalisateurs, histoire de dénoncer les méfaits de la publicité et de fustiger les fringales consommatrices qu'elle engendre, ont commandé et filmé la confection d'une super-campagne promotionnelle (spots radio et télé, site Internet, panneaux Abribus, prospectus), pour l'ouverture d'un pseudo hypermarché «de rêve»... bidon. Le jour dit, le magasin s'est révélé n'être qu'une façade de toile peinte, sur laquelle des centaines de braves consommateurs sont venus se casser le nez sous l'oeil goguenard des caméras.
Cette grosse farce de potaches, financée par les subventions du ministère de la Culture, la participation de la télévision nationale et surtout l'aimable collaboration d'agences de publicité, a suscité des polémiques jusqu'au Parlement, mais a recueilli plus de succès dans les salles nationales que Bowling for Columbine. Un record, confirmé hors frontières par moult prix et sélections en festivals (Locarno, Rotterdam, etc.).
Affreux jojos. Il faut reconnaître que la jouissive allégresse des deux affreux jojos Remunda et Klusak fait mouche. Relookés en décideurs à costume croisé, on les voit accompagner la confection (pour les visuels publicitaires) de fausses étiquettes de boîtes de conserve à prix imbattables, suivre les séances de répétition des violons, choeurs d'enfants et hululements voc