En anglais mondialisé, backstage veut dire derrière la scène et, par extension, à l'arrière-plan. Mais pour ceux qui abusent de ce vocable autant qu'ils en sont les usagers, être à l'arrière, c'est être devant, dans la confidence du spectacle, voire au parfum dans la compagnie embaumée des dieux (du rock, du stade, etc.). Façon boomerang, Emmanuelle Bercot empoigne l'effet «backstage» en l'inversant. Elle filme toute en avant, une vie de second plan.
Orage sur le visage. La jeune promue (plus ou moins 17 ans) se prénomme Lucie. Quand on la découvre, elle rentre chez elle, quelque part en France. Cette indécision géographique tient au pavillon indéfini où elle habite avec sa mère et son petit frère, une de ces «maisons de l'avenir» pour classe très moyenne, qui pourrait être aussi bien le gros lot d'un jeu télé que le lieu du crime. C'est cette dernière hypothèse qui prévaut lorsque la maison tranquille se voit investie nuitamment par des hommes brutaux, travestis façon GIGN. Or cette descente n'est pas de police mais, ce qui aujourd'hui revient pratiquement au même, de télévision.
C'est une émission de variétés. Devine qui vient chanter ce soir ? Ta star préférée. En l'espèce une certaine Lauren Waks, célèbre pour ses ritournelles dépressives et ses tenues de scènes aguichantes. Bien qu'Emmanuelle Seigner, excellente dans le rôle de cette Lauren pop, se soit fait le physique de Debbie Harry période Blondie, toute ressemblance avec Mylène Farmer... Lucie est plus folle que fan