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Libération

«Flight Plan», «Joyeux Noël», «40 ans...»

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par BAYON
publié le 16 novembre 2005 à 4h35

Nos cousins américains disent joliment «pet hate» pour parler de l'aversion agréable qu'inspirent certaines stars, sur l'air du Je hais les acteurs de l'expert Ben Hecht. Exemple, Jodie Foster.

Au fil d'une carrière de navets à la Contact (où elle contactait son papa mort sur Mars via une bobine), on a appris à peser l'actrice atroce; restait à la découvrir cinéaste pire : Flight Plan.

Sur un créneau rôdé (Executive Decision), Flight Plan (titre français) tente un thriller à huis clos aérien. Passé l'exposition mécanique (grosse machine volante, dramatique, symbolique), l'intérêt est tué dans la carlingue par l'idiotie de l'action, irréaliste, l'autofocalisation hystérique sur l'héroïne, l'enjeu («C'est ma fille ma bataille») et le racisme. Le terrorisme a bon dos ­ et le spectateur, donc.

Joyeux Noël soulage par comparaison, et par rapport à ce que le titre laisse redouter. L'économie de la narration, de la caractérisation et du filmage, ménage cet effet de complaisance.

La confiture de bons sentiments ne manque certes pas (la tuerie c'est mal, la paix c'est bien ; les Ecossais, Français, Allemands sont frères ; la musique adoucit les morts, les chats et les guirlandes de bondieuseries aussi). Mais même reconstituée, et si naturellement «cliché», la scène a existé. Foin de pudeurs mal placées, cette fraternisation entre ennemis jurés de bonne volonté, ces tranchées en guerre faisant cause commune contre le néant, restent inouïes.

Anti - A History Of Violence (notre film facho pr