La Rochelle envoyé spécial
Sur scène, la chanteuse du groupe Silth hurle son hard-rock teigneux devant une cinquantaine de spectateurs déchaînés. Lourde caméra à l'épaule, suivi à la trace par sa pointeuse et son fidèle chef-machiniste, Patrick Grandperret tourne autour des figurants pogoteurs. L'étrange ballet dure depuis deux minutes quand, soudain, panique. Une assistante empoigne son talkie-walkie, un autre court dans tous les sens. Grandperret, blême, lâche la caméra, les musiciens s'arrêtent de jouer. Et l'engueulade commence : «On est chez les dingues, j'ai tous envie de vous taper sur la gueule ! Vous devez tous être à côté de moi, vous suivez pas ce que je tourne !» La maquilleuse tente timidement de se justifier : elle a cru bien faire, Hande Kodja, l'une des deux jeunes interprètes principales, avait besoin d'un raccord. Grandperret crie de plus belle : «Personne n'emmène les comédiens sauf si je le demande ! Un jour, je vais m'énerver !» Silence de mort sur le plateau. Puis, au bout d'un silence pesant, le réalisateur se retourne, sourire aux lèvres : «Vous n'êtes pas obligé de rigoler derrière !»
Plusieurs tentatives. Bienvenue sur le tournage du sixième long métrage de Patrick Grandperret, l'auteur du film rock culte Mona et moi, de retour aux affaires cinématographiques neuf ans après l'échec des Victimes et quelques téléfilms pour Yves Rénier (Commissaire Moulin) et Bernard Tapie (Commissaire Valence). Le clap indique Intouchables, mais le titre définitif pourr