Aviator 2004
Dernier sorti pour l'heure, un film très énergique à la gloire d'un psychopathe, cette fois grand chef d'entreprise. C'est humainement rassurant de voir la double fascination de Scorsese pour les galériens qui ratent tout et pour les entrepreneurs qui réussissent. Il filme les deux familles d'hommes avec le même respect et amour, telles deux faces de la même pièce. Bien sûr, ses séquences les plus marquantes sont toujours celles où le héros, riche ou pauvre, se retrouve la gueule en sang pour avoir voulu trop exister. Et ici, c'est celle où Leonardo DiCaprio cuit tel un rôti dans le cockpit dont il ne parvient pas à s'échapper. C'est lors de la première de ce film que j'ai finalement rencontré Martin Scorsese, le réalisateur qui parle le plus vite au monde et peut-être le plus cinéphile aussi. Son charisme force le respect. Et nombreux sont ceux qui paieraient cher pour passer ne serait-ce qu'une demi-heure dans sa tête.
Taxi Driver 1976
«Dans chaque rue, il y a un inconnu qui rêve d'être quelqu'un. C'est un homme seul, oublié, qui cherche désespérément à prouver qu'il existe.» Cette accroche est peut-être la meilleure jamais utilisée sur une affiche (avec celle d'Alien : «Dans l'espace, personne ne vous entend crier»), mais aussi un excellent résumé du film. Travis Bickle, voilà le justicier dostoïevkien auquel on ne peut que s'identifier. Sans dieu, sans maître, sans parents, sans progéniture, sans amis et sans amour, mais avec un but très clair : laisser une tra