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Libération
Interview

«Je suis le haut-parleur de l'histoire d'un autre»

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publié le 30 novembre 2005 à 4h44

Rencontre avec Avi Mograbi, 49 ans, chez lui à Tel-Aviv, il y a quelques semaines. Une rétrospective de ses films débute aujourd'hui à l'Espace Saint-Michel, à Paris.

Dans vos documentaires précédents, il y avait un personnage qui était une version fictionnalisée de vous-même. Pas ici.

Pour un seul de mes deux yeux a commencé avec beaucoup d'idées de fiction. Je m'étais fait pousser les cheveux pendant dix-huit mois parce que je pensais tourner une scène qui serait la vidéo du suicide de Samson (comme celles que tournent les kamikazes avant l'attentat-suicide). J'avais aussi acheté une tapisserie qui représente le Mur des lamentations pour mettre à l'arrière-plan de cette vidéo-suicide. Elle est grande comme le mur de mon salon et je l'ai toujours. Toutes ces idées ont été écartées : j'ai réalisé à quel point les images que j'avais tournées étaient tragiques et j'ai pensé que les mélanger avec de la fiction, de l'ironie ou de l'humour serait de mauvais goût, pornographique.

Le problème, c'est qu'au début d'un film de ce genre, on n'a rien, juste une idée. C'est pour ça que j'aime les documentaires : on avance avec ce qui se passe, et il se passe parfois des choses imprévues, importunes même, et qui deviennent importantes pour le film. Mais, entretemps, si on veut convaincre des investisseurs, on ne peut pas se contenter de dire : je vais aller dans les territoires occupés et je verrai ce que je trouve. Pour le mythe de Massada, j'avais demandé aux responsables du site de m'indi