On l'appelle le Spielberg asiatique. La santé du cinéma de Hongkong semble liée à l'énergie de Tsui Hark depuis un quart de siècle. Dans les années 80, il est le wonderboy en colère qui produit les premiers polars de John Woo et réalise des classiques du film d'action (Zu, les Guerriers de la montagne magique). A la fin des années 90, il fuit la crise économique et les incertitudes politiques liées à la rétrocession du territoire britannique à la Chine pour s'exiler à Hollywood. Mais la tentation américaine tourne court, après deux nanars réalisés comme «simple exécutant» pour Jean-Claude Van Damme.
Sur le ring. Alors que les studios hongkongais repartent de l'avant grâce à l'ouverture économique de la Chine et aux coproductions avec la Corée du Sud, Tsui Hark revient à 55 ans avec une ambition affirmée : «Créer un nouveau style de film hongkongais.» Pas comme producteur («Produire un film quand vous êtes réalisateur, argumente-t-il tout en tirant sur son cigare, c'est comme être spectateur d'un championnat du monde quand vous êtes boxeur : c'est très excitant, mais vous aimeriez bien être sur le ring.»), mais comme cinéaste. Avec Seven Swords, une superproduction tournée dans une nature extrême (le mont Céleste, le désert de Gobi), qui marque le retour de Tsui Hark au genre qui a fait sa gloire : le wu xia, le film de sabre chinois.
«En tant que réalisateur du pays qui a inventé cette culture, je me sens la responsabilité d'explorer de nouvelles directions pour le wu xia», ex