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Libération
Portrait

La tête qui tourne.

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Danis Tanovic, 36 ans, ancien combattant et cinéaste bosniaque. Après le succès mondial de «No Man's Land», il sort de la guerre pour «l'Enfer».
publié le 1er décembre 2005 à 4h45

Trois ans plus tard. L'herbe a repoussé dans la tranchée de No Man's Land. L'oscar 2002 du meilleur film étranger brille dans une vitrine à l'abri de la poussière. Danis Tanovic a perdu son accent bosniaque. Et revoilà son nom sur les colonnes Morris, minuscule dans la distribution étincelante de l'Enfer. Béart, Viard, Bouquet, Gillain, Gamblin, Canet, Perrin, Rochefort... En quelques coups de fil, le réalisateur primé sur toute la planète s'est offert un casting de rêve pour son deuxième long métrage de fiction. Un drame intimiste à la française entre secrets de famille et couples déchirés, vécu par des femmes. No Man's Land en négatif, où des hommes en uniforme loqueteux ironisaient en serbo-croate dans un décor de casemates. Le premier film est sorti de ses tripes en quinze jours, le scénario de l'Enfer, volet d'une trilogie signée Kieslowski, tourne dans les maisons de production depuis la mort du réalisateur. Quel lien entre le romantisme polonais et l'humour ultraréaliste bosniaque ? «Danis est toujours là où on ne l'attend pas», explique son producteur et meilleur ami, Cedomir Kolar. «L'enfer est partout, et aussi dans mon monde d'aujourd'hui», dit Tanovic. Il a d'autres projets. Un scénario original, dur à sortir, et une comédie burlesque. Un ami : «Il veut sauter les marches, mais il est toujours dans la guerre.» Un producteur : «On ne mesure pas la difficulté du deuxième film quand le premier a eu un succès mondial.» Sorti hier, l'Enfer n'a pas convaincu les cinéph