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Libération

Frears, dégelée royale.

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Dans «The Queen», le réalisateur de «My Beautiful Laundrette» s'attaque à Elizabeth II, juste après la mort de Lady Di. Echos du tournage.
publié le 14 décembre 2005 à 4h58

«Helen Mirren ressemble à Elizabeth II, tu ne trouves pas ?», lance un jour d'automne 2003 le producteur Andy Harries au scénariste Peter Morgan. «J'ai tout de suite compris où il voulait en venir», raconte Morgan au milieu de la nuit depuis sa chambre d'hôtel à Los Angeles. The Deal (le contrat) qu'il a écrit pour Stephen Frears, vient de produire l'effet d'une bombe dans le landerneau politique anglais après sa diffusion par Channel 4. La dramatique raconte la rivalité féroce entre Tony Blair et son actuel chancelier de l'échiquier Gordon Brown dans la course pour l'accession au pouvoir au sein du parti travailliste et bientôt à la tête du pays.

«A-t-on le droit ?»

Stephen Frears vient de commettre la première oeuvre critique à l'égard du chef du gouvernement britannique. Une habitude chez lui : en 1980, un an seulement après l'arrivée de Thatcher au pouvoir, il réalise The Bloody Kids ­ qu'il avait voulu d'abord intituler Maggie's Babies. Cinq ans plus tard, My Beautiful Laundrette et son histoire d'amour homosexuelle entre un Anglais, interprété par le tout jeune Daniel Day-Lewis et un fils d'immigré pakistanais, connaît le retentissement international que l'on sait.

Après The Deal, The Queen ? Stephen Frears se pose la question : «A-t-on le droit de faire un film sur la reine ? Est-ce seulement légal ?» Difficile de répondre, personne n'a jamais essayé. «On verra bien si la police nous arrête.» Frears accepte. Scotland Yard ne se manifeste pas mais dès qu'elle entend parle